De plus en plus d’exposition réunissent un art original de la mise en scène, réunissant toutes les expressions artistiques (théâtre, musique, oralité, graphisme, mécanique ou fabrique des images) visant à toucher les sens du visiteur.
L’ingénierie et les métiers du spectacle, parfois les nouvelles technologies et leurs ressorts les plus sophistiquées sont mobilisées dans la conception de scénographies spectacles, à la fois très impressionnantes et très élaborées.
L’effet recherché est de produire du sens en convoquant des éléments actifs pour « guider » le visiteur. Le scénographe est propulsé metteur en scène. Les nouvelles muséographies permettent de s’adresser à tous de manière différenciées, renouvelant les modes d’accès au public, selon un axe qui relève de plus en plus du travail d’auteur. Les expositions d’hier étaient simples et universelles, celles d’aujourd’hui sont polymorphes et uniques.
Pour autant notre métier est de proposer un service et non la stricte production d’une installation artistique. Produire et exposer le patrimoine matériel ou immatériel, c’est avant tout réfléchir à des propositions pour le visiteur. Ce qui m’embarrasse dans la notion d’exposition comme installation artistique c’est qu’on perd l’idée que les gens s’approprient les expos.
C’est le lieu de l’expérience intérieure, de la confrontation privilégiée aux œuvres exposées, sans distractions, sans entraves, libre de choisir, libre de se perdre. Penser un peu plus à la dimension « services à rendre aux publics », qu’à « faire oeuvre de mise en scène ».