Lorsque le visiteur arrive dans l’espace d’exposition, il faut lui faire percevoir immédiatement quels sont les principes d’organisation qui structurent l’information et le contenu multimédia. Cette organisation doit être perceptible directement sans recours à l’analyse du contenu des programmes.
Tous les programmes ne demandent pas la même concentration, et n’offrent pas le même niveau de distraction. Comment gagner – et conserver – la confiance des visiteurs vis-à-vis de l’image tendue par un dispositif inconnu ?
Le mode de consommation d’un programme multimédia est très différent d’un texte imprimé ou d’une vitrine. Il n’est pas matérialisé. On ne sait pas à priori « de quelle épaisseur est l’écran » : Pour combien de temps vais-je en avoir ? Ai-je le temps de m’installer ? Est-ce que ça va m’intéresser ? N’est-ce pas trop compliqué pour moi ?
L’un des enjeu de la scénographie numérique reste de donner aux dispositifs une forme immédiatement perceptible et invariable en fonction de leur contenu : cartel vidéo, extrait de film, documentaire plus long, programme interactif… C’est dans la pertinence et l’originalité de cette réponse que se construit l’expérience de la visite. Trop de concepteurs tente de « faire oeuvre » à ce niveau, c’est une méconnaissance profonde des attentes du public.
En respectant rigoureusement une typologie des dispositifs de diffusion en fonction des niveaux d’approfondissement, on respecte la lisibilité de l’espace d’exposition, on préserve la liberté d’immersion du visiteur tout en favorisant l’attractivité des programmes.