Dans le microcosme muséographique parisien, l’annonce de la création du Louvre Abou Dhabi – anciennement « Musée des Arts Classique d’Abou Dhabi » – dont l’architecture a été confiée à Jean Nouvel, fait couler de l’encre et déclenche beaucoup de rumeurs.
La première maquette et les images proposés sur Dezeen sont quand même assez stupéfiantes (ouverture 2018).
Reste le plus important à bâtir : le programme scientifique et culturel du musée. Les Emirats arabes unis verseront 700 milions d’euros à une agence Française – créée pour l’occasion – pour financer son lancement sur la scène internationale.
Je comprends que d’un certain point de vue on puisse refuser de monnayer le prêt d’oeuvres, qui par principe doit rester gratuit et universel. Cela n’empêche pas à l’expertise et à l’ingénierie culturelle d’avoir un prix. Il s’agit d’une opportunité pour la France de monnayer à l’international son savoir-faire et son avancée dans le domaine muséologique. A l’heure des industries de la connaissance, il s’agit d’une grande source d’emploi et d’innovation. Personne ne l’a jamais fait ? Et bien il faut l’inventer.
On entends aussi, de-ci de-là, des commentaires assez déplacés sur le fait qu’un Emirat besoin d’autre chose que d’un musée, le fait du prince. C’est a la fois condescendant (qui peut établir la hiérarchie des priorités ? depuis quand la culture n’est elle pas une composante fondamentale de la liberté ?) et une mauvaise lecture sur la stratégie de développement des pays du Moyen-Orient. Les fondations pour le développement éducatif et culturel se développent, les équipements culturels poussent comme des champignons, les équipements scientifiques et médicaux se financent en quelques mois, les leaders pensent déjà à l’après-pétrole. C’est à la jeunesse de la région qui en profitera. Et par ricochet, toutes les cultures du monde.
A voir : une carte Google Maps des projets architecturaux du Golfe. Le Louvre n’y est pas seul.
J’en reste sans voix…